Au cœur de l’attention cette semaine se trouve Eric Dupond-Moretti, actuel Ministre de la Justice. L’ancien avocat, apprécié pour ses succès dans la profession et connu sous le surnom « Acquittator », comparaît devant la Cour de justice de la République (CJR). Une situation inédite dans l’histoire de la Ve République, Dupond-Moretti est le premier garde des Sceaux à faire face à un procès en exercice. Avec des accusations graves pesant sur lui, cette affaire fait la une de tous les médias.
Une affaire d’intérêt personnel
Le point d’accusation principal contre le Ministre de la Justice est la priorisation présumée de son intérêt personnel par rapport à l’intérêt public, une grave accusations qui pèse sur Eric Dupond-Moretti. « Ce procès est une infamie » a-t-il proclamé au premier jour du procès. La CJR accuse le ministre d’avoir abusé de sa position pour prendre des mesures contre des magistrats qu’il avait précédemment critiqués en tant qu’avocat. Les accusations portent précisément sur deux affaires distinctes.
Détails des affaires
Dans un premier cas, il est reproché à Dupond-Moretti, de l’avoir ordonné une enquête administrative sur trois membres du Parquet national financier (PNF), qu’il avait critiqués dans le passé en lien avec l’affaire Bismuth. Par ailleurs, il est accusé d’avoir lancé une enquête administrative contre un juge à Monaco, Edouard Levrault, auquel il avait précédemment porté plainte pour violation du secret de l’instruction.
Malgré ces accusations, « l’Acquittator » a maintenu son innocence, insistant sur le fait qu’il suivait simplement « les recommandations » de son ministère.
Un ministre sur les bancs du tribunal
L’équilibre entre ses responsabilités ministérielles et le procès sera un défi pour Dupond-Moretti. Selon les informations de franceinfo, des aménagements seront mis en place pour lui permettre de continuer à exercer ses fonctions autant que possible durant le procès.
Un procès sous haute tension
Autour de cette affaire, une vingtaine de témoins vont déposer sur une période de dix jours, parmi lesquels figurent des noms notoires. Des figures politiques de premier plan, parmi lesquels l’ex-Premier ministre Jean Castex et l’ancienne ministre de la Justice Nicole Belloubet, ainsi que les quatre magistrats précédemment visés par les poursuites de Dupond-Moretti. Un procès qui va certainement marquer les annales de la justice en France.